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Le monde dépassera l’objectif climatique de 1,5°C, selon l’Onu
information fournie par Reuters 04/11/2025 à 15:00

Le monde n’a pas atteint son objectif principal de lutte contre le changement climatique, qui est de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C, et devrait franchir ce seuil au cours de la prochaine décennie, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) publié mardi.

Le rapport annuel sur l’écart d’émissions ('Emissions Gap report') indique que, face à la lenteur des actions menées par les pays pour réduire les gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète, il est désormais clair que le monde dépassera l’objectif central de l’Accord de Paris de 2015, au moins temporairement.

"Il sera difficile d’inverser cette tendance, cela nécessitera des réductions plus rapides et plus importantes des émissions pour minimiser le dépassement", indique le PNUE.

Selon Anne Olhoff, auteure principale du rapport, des réductions drastiques pourraient retarder le moment du dépassement, "mais nous ne pouvons plus totalement l’éviter".

L’Accord de Paris 2015 engage les pays à contenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C.

Pourtant, les derniers engagements des gouvernements en matière de réduction des émissions, s’ils sont respectés, entraîneraient un réchauffement de 2,3 à 2,5°C, indique le PNUE.

Cela représente environ 0,3°C de réchauffement en moins par rapport aux projections de l’Onu il y a un an, ce qui montre que les nouveaux plans de réduction des émissions annoncés cette année, notamment par des pays comme la Chine, premier émetteur mondial de CO2, n’ont pas permis de combler significativement l’écart.

La Chine s’est engagée en septembre à réduire ses émissions de 7% à 10% par rapport à leur pic d’ici 2035. Les analystes notent que le pays fixe souvent des objectifs modestes qu’il dépasse ensuite.

Ces conclusions mettent la pression sur le sommet climatique COP30 de l’Onu, prévu ce mois-ci, où les pays débattront des moyens d’accélérer et de financer l’action contre le réchauffement.

Les objectifs de température de l’Accord de Paris reposaient sur des évaluations scientifiques montrant comment chaque fraction supplémentaire de réchauffement climatique aggrave les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt. Par exemple, un réchauffement de 2°C exposerait plus du double de la population aux vagues de chaleur extrême par rapport à 1,5°C. À 1,5°C, au moins 70% des récifs coralliens seraient détruits, contre 99% à 2°C.

Les politiques actuelles, celles déjà mises en œuvre, mèneraient à un réchauffement d’environ 2,8°C, selon le PNUE.

Des progrès ont été réalisés : il y a dix ans, le monde était sur la trajectoire d’un réchauffement de 4°C. Mais les émissions de CO2 continuent d’augmenter, les pays brûlant charbon, pétrole et gaz pour alimenter leurs économies.

Selon le PNUE, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 2,3 % en 2024, atteignant 57,7 gigatonnes d’équivalent CO2.

(Kate Abnett, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)

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